Tous les dessins, croquis et aquarelles figurant dans ces pages, sauf mention contraire, sont réalisés exclusivement sur le motif avec parfois, pour des raisons climatiques ou temporelles, des finitions en atelier.
La plupart sont sur carnet, quelques uns sur papier libre et dans les deux cas ils ne sont pas libres de droit, merci de me demander l'autorisation de reproduction.

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vendredi 24 février 2017

Bribes de quotidienneries févriéristes



6h20, il fait encore nuit, le muezzin a déjà terminé son deuxième appel à la prière, je quitte la maison encore somnolente, les rues sont désertes, mal éclairés. Je rejoins la route principale en évitant au mieux que possible les tas de gravas et zones trop ensablés, les ménagères n'ont pas commencés leur services, les rues ne sont pas balayés. Je remonte vers le terminal, croise quelques ombres endormis et espère l'express. J'attends, la rigueur horaire est une notion très abstraite ici. 

 
D'autres silhouettes me rejoignent, le bus arrive et se remplit.


La rade de Gorée



6h30, le départ, en quelques hectomètres le wagon se bonde (au sens africain du terme), une armée de fantômes, qui, comme moi, s’apprête à rejoindre le centre de Dakar. Quarante cinq minutes de trajet, où l'on commence par se perdre dans les dédales de Ouakam. La vie s'allume doucement, à la mesure de notre progression, quelques échoppes alimentaires, quelques brulots pour se réchauffer, les zombies prennent petit à petit, forme humaine.





6h50 on retrouve une des principales avenues qui traverse la citée, quartiers Mermoz, Gueule Tapée, Médina. Des jolis noms aux saveurs d'aventure exotique  et des histoires socialement très différentes.


Idem mais en face


7h15 le plateau, la journée n'est encore qu'une lueur au bord de l'horizon, juste derrière Gorée. Le centre est inhabituellement calme, quelques charrettes, quelques brouettes viennent alimenter les marchés, les taxis jaune et noirs débutent leur laborieux travail de saturation des voies. Le bus commence à peine à déverser son trop plein, ici et là, puis arrive enfin mon tour, je m'extrait de la boite et termine mon trajet à pieds. Je prends un café en terrasse, face à la cathédrale, l'animation monte graduellement avec le jour. Les collégiens et lycéens finissent leurs petits déjeuner achetés dans la rue pendant que d'autres plient consciencieusement les cartons dans lesquels ils ont passés la nuit.


Le phare des mamelles



7h30, je règle l'addition, mille francs, le soleil se lève, c'est l'heure.

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